Côté… Question de chiffres

Nos stagiaires FLE nous posent souvent la question.

Pourquoi dit-on en français, « soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix ? »Très bonne question et nous les remercions de nous la poser.

 

Compter

Pour peu que ces stagiaires aient voyagé en Belgique ou en Suisse, ils ont forcément entendu « septante, octante, nonante » prononcés par leurs interlocuteurs. Pourquoi alors leur professeur JM ne leur apprend pas les chiffres ainsi, puisque, finalement, d’autres francophones utilisent ces termes ?

Il existe plusieurs manières de compter, toutes mises au point par l’homme depuis quasiment la nuit des temps. La principale et essentiellement utilisée reste la latine, qui fonctionne sur la base de 10, car l’être humain a 10 doigts : dix, vingt, trente, …septante, octante…etc.  C’est le système décimal suivi par les francophones, dont nos voisins belges et suisses.

Le système vicésimal fonctionne en base de 20 : vingt, deux-vingt, trois-vingt, etc… Les Celtes, dont les Gaulois font partie, avaient l’habitude de compter par 20, car ils comptaient avec leurs 10 doigts et leurs 10 orteils. Logique ? Bref, personne n’utilise plus ce système ancien.

 

Trancher

La France a connu ces deux influences, du fait des invasions et conquêtes : notamment les Romains, les Francs menés par Clovis. Résultat : les deux manières finirent par se mélanger, se mêler et s’emmêler. Ce joli bazar dut attendre le XVIIe siècle pour que l’Académie française s’en soucie et décide de valider et de figer ces termes.

C’est donc la faute à cette très sérieuse institution si nous disons trente et non trois-vingt, quatre-vingts mais pas nonante.

Une langue évolue constamment.

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