Côté… Majuscules

Voici une question récurrente côté orthographe : faut-il mettre les accents sur les majuscules ? Personnellement, je préfère et je m’y emploie quand je ne suis pas contrainte à respecter l’usage en vigueur !!

Chez JM, les professeurs de FLE ont certainement une opinion sur ce thème, peut-être différente. Le débat est ouvert…

De la tradition…

Il est vrai qu’à l’école primaire, les instituteurs – que l’on n’appelait pas encore professeurs – rabâchaient qu’il ne fallait en aucun cas accentuer les majuscules ! L’arrivée de l’informatique et de quelques graphistes créatifs a changé la donne. Mettre un accent sur les majuscules est ainsi entré dans les usages, même si quelques irréductibles n’en démordent pas et affirment que c’est incorrect ! D’autres, déjà fâchés avec les accents sur les minuscules, n’en voient ni l’utilité ni la raison.

… À la compréhension

Toutefois, la sage et vénérée Académie française est du côté des « rénovateurs » et précise que « En français, l’accent a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture, fait hésiter sur la prononciation, et peut même induire en erreur. » CQFD ! *

Grammaires et dictionnaires ont suivi le pas ; la bibliothèque La Pléiade, l’imprimerie nationale également.

Reconnaissons que mettre un accent sur le « e » de « marchés » écrit en majuscule donne plus de lisibilité au mot. Lire « MARCHéS » au lieu de «MARCHES » change la compréhension. Voire supprime certaines ambigüités comme dans cet exemple présenté dernièrement : UN INTERNE TUE. Alors, vous le lisez comment ? Un interne tué ? Un interné tue ? Un interné tué ?

N’hésitons plus, accentuons les majuscules. D’une part, la lecture et la compréhension en sont ainsi facilitées, sans parler de la prononciation parfois difficile pour nos apprenants FLE. D’autre part, d’un point de vue purement esthétique – et subjectif – un titre en majuscules accentuées est nettement plus agréable à l’œil.

Rappelons toutefois qu’à l’ère du numérique, programmer des claviers facilitant l’usage des accents sur les majuscules n’est pas aisé. En effet le français, aux côtés d’autres langues européennes, figure parmi les rares langues faisant encore usage d’accents, alors que les développeurs de logiciels sont aujourd’hui majoritairement anglophones. Conséquence : les logiciels sont pensés en anglais pour ensuite être traduits, ce qui ne laisse guère place à l’accent, non prévu lors de la phase initiale de programmation.

* Ce Qu’il Fallait Démontrer !

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